Les Invisibles (2019)

Certains commentaires lapidaires ne valent même pas la peine qu’on y réponde… ce serait d’ailleurs intéressant de savoir combien d’entre eux ont été laissés par des hommes, je parierais qu’il y en a un max parce que dès que les femmes sortent du bois, c'est pour se faire taper dessus. Alors un film, pas complaisant, sur des femmes, les plus vulnérables, dans la rue, il faut tirer dessus à boulets rouges, hein ? Dans le même esprit, opposer, ou tenter d’opposer, femmes « friquées » et femmes de la rue, c’est vraiment une grosse ficelle, ça ne marche pas, désolée. Friquées ou pas, on est toutes femmes et on sait reconnaître un baillon quand on nous en met un sur la bouche.
Le dernier commentaire cependant me donne envie de répondre car un rien plus argumenté. On n'a pas dû voir le même film. Je ne vois aucun "rabais", la misère n'est à aucun moment montrée comme quelque chose de risible et, si rire il y a, il est d’autodérision, les femmes rient d'elles-mêmes. Lz film va au-delà de la misère de ces femmes, de leurs larmes, de leurs faiblesses, de leurs petites victoires sur elles-mêmes, sur la fatalité, sur le système. Le personnel des services sociaux, ce sont encore des femmes, bien sûr (les métiers du "care"), mal payées, entraînées dans leur roue de hamster, arrimées au devoir d’appliquer des lois injustes, faites par des gens qui n’ont aucune idée de ce sur quoi ils légifèrent. Tout changer pour que rien ne change. Il faut détermination, force de caractère et conviction pour refuser d’être un rouage, pour désobéir et, bonne nouvelle, il y a des humainEs qui désobéissent, qui risquent gros pour ça, un peu partout.
La police à 5h du mat, les injonctions qui se répercutent à tous les niveaux... Elles ne sont pas encore assez invisibles ces femmes, il faut les effacer, les repousser aux marges de la société, là où elles y atterrissent bien plus jeunes que les hommes, merci au capitalisme patriarcal !!!